Jour 100 - Nos débuts à 2 roues sur les routes de Chine…

En ce 31 août 2018, nous donnons le top départ de notre aventure “cyclo asiatique”...

Nous partons de Chengdu, capitale de la Province du Sichuan. Elle est avec Chongqing et Xi'an l'une des villes les plus peuplées de la Chine intérieure. Son aire urbaine comptait en 2014 plus de 18 millions d'habitants (merci Wikipédia). Par comparaison, en 2018, en Belgique nous sommes au total 11 358 357 habitants (merci Wikipédia). Il nous faudra donc faire une vingtaine de kilomètres pour parvenir à quitter cette ville immense. Et c'est dans une chaleur torride et un taux d'humidité élevé que nous nous lançons à la découverte d'une autre Chine…

C'est le début de l'aventure, mais aussi le début de l'incertitude puisqu'à partir de maintenant, nous ne saurons jamais où nous serons en fin de journée et où nous dormirons… Nous ne saurons jamais à quoi nous attendre en chemin, l'état des routes, leur importance, ni même le climat. Une chose est certaine, nous ferons partie de tout ça et nous avons hâte de faire de belles rencontres.

Nous pouvons enfin découvrir les campagnes, le travail aux champs et le séchage du riz étendu au sol.

Les premiers jours, nous avons eu la chance d'être invités par des familles à dormir chez elles ou à installer notre tente ou moustiquaire dans leur cour. C'est l'occasion pour nous de découvrir la vraie cuisine du Sichuan et de partager de beaux moments de discussion (merci Youdao).

Nous allons aussi apprendre que mettre la toile de tente par une chaleur accablante et un taux d'humidité indécent est une mauvaise idée. Même sans bouger la transpiration est élevée, on a cru y rester, mais cela nous a permis d'être ingénieux et de la customiser comme il fallait… Bon, de toute façon cette nuit là, il a plu des cordes ! Autant dire que c'était la première pire nuit…

Ensuite nous traverserons des zones plus pauvres où il sera plus difficile de se faire inviter ou d'installer la tente. Il nous faudra 3 semaines pour nous habituer à la route. Les premières côtes sous une chaleur de plomb sont bien trop longues et nous ne savons pas comment gérer le logement en autonomie… Il faut dire que c’est maintenant la pluie qui a fait son apparition. Il faut trouver le moyen de se sécher le soir. Mon MacGyver préféré est devenu expert dans l'art du séchage au sèche cheveux, à la climatisation et au ventilateur. 

C'est une fois au Guizhou, après la découverte d'une piste cyclable d'une centaine de kilomètres et notre rencontre avec Bruce Lee dans la région de Maotai, que nous serons plus à l'aise pour trouver nos spots de camping.

 

Le 1er octobre est le jour de la fête nationale chinoise, ce qui donne lieu à une semaine de congés et à l'explosion des tarifs dans toutes les zones touristiques. Good for us, on prévoit une semaine de beau temps, ce sera donc une semaine de camping.

Entre les places publiques, les kiosques, les berges de rivière, les terrains d'entraînement d'auto-école, et les parkings de police et d’administration communale, nous faisons de belles rencontres et de sérieuses économies.

 Au bout de nos 65 jours de vélos en Chine, nous avons été invités de nombreuses fois pour partager un repas, bénéficier d'un endroit où installer notre tente et même parfois pour dormir dans une chambre mise à notre disposition.

Nous avons campé et utilisé notre réchaud, mais nous avons aussi découvert de petits hôtels de province perdus au milieu de nul part et de chouettes auberges de jeunesse.

Nous avons vu des paysages somptueux, eu l'impression d’être les premiers occidentaux à passer par là, partagé des moments d'échanges intenses et vécu lentement…

 

En termes d'anecdotes sympas, on peut citer parmi tant d’autres :

●     Cette journée qui commençait à peine et pour laquelle nous avions prévu de faire plusieurs dizaines de kilomètres quand deux petites filles nous interpellent dans un village. “Wait, wait, wait” crient-elles en courant après nous. Toute la famille suit derrière. Ils nous proposent de passer l’après-midi avec eux et de partager le repas. Après hésitation, nous acceptons, les filles sont folles de joie. Il s’agit d’un grand repas de famille pour commémorer le centième anniversaire de la grand-mère. Une fois tout le monde revenu du travail au champ, nous nous dirigeons vers la tombe de la mamy pour y bruler des prières et faire exploser des feux d’artifice. Ensuite, vient le repas, délicieux et riche, qui rassemble tous les membres masculins de la famille et nous deux. Les femmes et certains hommes mangent à part. Une des jeunes femmes, infirmière, nous raconte un peu son histoire, en anglais, et celle de son mari qui fait partie de la minorité des miaos. Nous passons un excellent moment avec eux et reprenons notre route 3 heures plus tard.

●     La fois où on pensait arriver dans une ville et en fait, ce n’était qu'une grand rue en travaux et sans hôtel. Sur les conseils des habitants, nous avons été voir la police, dont le chef nous invite au restaurant puis pour ne pas que nous installions notre tente, nous amène à l'hôtel 4Km en arrière et enverra deux de ses hommes le lendemain pour venir nous chercher et nous ramener au poste pour récupérer nos vélos.

●     Il y a aussi la fois où à l'administration communale, on nous a offert le repas de la cantine et proposé de dormir dans la salle communale aux couleurs du Parti. Wifi gratuit et air conditionné, avec en prime les textes en Led rouge qui défileront toutes la nuit.

●     Et puis le jour où le BBQ Party est venu à nous et nous a permis de rencontrer ces jeunes qui nous ont invités à un combat de buffles d'eau le lendemain… Surréaliste ! 

●     Et enfin ce professeur d’anglais qui nous invite dans sa classe le jour du festival de la Lune où 50 élèves nous réservent un accueil digne d’un groupe de rock ! Applaudissements, présentations, questions/réponses, et roses…

 Des regrets ? Oui, il y en a eu aussi… Ce sont nos débuts, la Chine est vaste et nous avons 3 mois pour en sortir, alors parfois nous devons dire non… Lorsque cet humble agriculteur nous invite dans sa famille pour partager le repas, puis nous emmène pêcher dans les rizières et nous demande de rester un jour de plus, nous disons que ce n'est pas possible… Nous n'avons pas encore roulé beaucoup ce jour là et nous ne savons jamais de quoi la route sera faite. Le déchirement et les regrets sont réciproques. Il nous emmène tout de même voir une cascade que nous n'aurions pas vu sans lui puis nos routes se séparent…

 

Nos coups de cœur ?

●     Le Guizhou et ses montagnes, ses villages de minorités reculés et ses gens souriants et accueillants.

●     La cuisine maison et le vin de riz (à boire avec modération).

On ne se refait pas, ce sont bien les rencontres et les bons petits plats qui nous donnent l'envie d'avancer et de prendre le temps de voyager à vélo. Le tout dans des décors de rêves…

 

Bilan vélo :

●     Crevaison : 0

●     Perte de bras de pédalier : Aurélie 1

●     Perte de vis sur les sacoches Ortlieb : Aurélie 2 (la 2ème fois, on a retrouvé la vis)

●     Bris de chaîne : Aurélie 1 - Nicolas 4

●     Plaquettes de frein : Nicolas 1 (c'était juste pour s'entraîner parce que ce n’était pas nécessaire en fait)

●     Chute :  Aurélie 1 (après 10 jours sur sol mouillé…toujours écouter sa maman, j'aurais dû mettre des genouillères) 😉

 

A bientôt pour de nouvelles aventures… Good morning Vietnam !