Birmanie - Myanmar - Burma

●     Passage de frontière Mae Sot - Myawaddy

La rivière Moei. A droite, la Thaïlande, à gauche le Myanmar.

Nous repassons du côté droit de la route et nous rendons au guichet pour remplir le document d'entrée au Myanmar. Tiens, c'est mouillé aussi de ce côté. Le Thingyan est le nom donné ici au festival de l'eau (le nouvel an bouddhique), nous ne sommes qu'aux premiers jours et il n'aura fallu que quelques minutes avant qu'un douanier ne nous repère et vienne nous arroser gentiment avec de l'eau fraîche dans le dos ! On est juste en train de remplir les papiers d'immigration avec passeports et visas bien en vue, mais pas d'inquiétude, il maîtrise son geste. Formalités accomplies en un temps record, nous souhaitons effectuer notre premier retrait de Kyats, là aussi nous sommes accueillis à coup de seaux d'eau, on est trempé jusqu'aux os ! On se rend maintenant au magasin de téléphones pour une carte sim, alors qu'on pensait que ça serait peut-être un peu plus complexe surtout que beaucoup de magasins sont fermés durant ces quelques jours, c'est en fait là aussi très simple. On reprend donc rapidement la route et on se fait arroser souvent : gobelets, seaux, tuyaux d’arrosage, tout y passe à des températures plus ou moins fraîches. Nous avons droit à un petit contrôle de nos passeports par des policiers bien sympathiques un peu plus loin sur la route. Il faut dire que c'est la fête, alors ils nous font découvrir la Myanmar, bière du pays, elle est plutôt bonne, mais il ne faut pas abuser, car on doit reprendre la route, on doit refuser la 4ème qu'ils nous rendent. Une dame du village nous amène aussi des sucreries non identifiées. Ils nous donnent quelques conseils d'itinéraire.

La première côte du Myanmar, on s’en souviendra !

Heureusement, il y a toujours une descente un peu plus tard :-)

On a une belle côte à franchir, cela nous rappelle à quel point la Thaïlande était plate et nous n'étions plus habitués à ça, il fait chaud, c'est dur et en plus, il n'y a plus de lanceur d'eau sur le bord de la route, on cuit en plein cagnard ! Pour notre première journée en Birmanie, nous avons décidé de nous arrêter à Kawkareik, car nous savons que nous pourrons y trouver un petit hôtel pas cher. Arrivés à la ville ou plutôt au grand village, nous nous faisons arrêter tous les 10 mètres par des barrages filtrants de lanceurs d'eau avec de la musique tonitruante. On nous mouille, on nous donne à boire et à manger. Les bières et les cuillères nous arrivent directement dans la bouche alors que nous sommes toujours sur les vélos. L'ambiance est sympa mais on sent que c'est fin de journée et que tout le monde a déjà bien bu. Le soleil va bientôt se coucher alors on essaie de rejoindre l'hôtel tant bien que mal. C'est sommaire mais ça fera l'affaire. Une petite douche quand même et puis nous partons à la découverte de la nourriture birmane. On s'assied à une échoppe et la dame nous sert toutes les fritures qu'elle a, puis une petite soupe de nouilles. On apprécie, c'est prometteur mais très gras.

Nous reprenons la route le lendemain direction Mawlamyine (ou de son ancien nom Moulmein). C'est une grand route, mais il n'y a pas beaucoup de circulation. On est toujours en plein festival de l'eau, alors à chaque fois qu'on approche d'un village, c'est reparti, on n'a pas vraiment le temps de sécher. Vu les températures, ce n'est pas un problème et les gens sont gentils et bienveillants. Avant de rejoindre la ville, nous avons une longue ligne droite, et là c'est la folie. Il y a des camions avec des gens installés dans les bennes lançant de l'eau à tout-va. D'autres se sont installés le long de la route avec sonos et ravitaillement.

On a parfois du Thanaka (pâte cosmétique blanc-jaune d'origine végétale) ou du talc (quand il est mentholé ça pique un peu) sur les joues. On les enchaîne, ça bouchonne un peu, mais nous arrivons à continuer notre route et cela nous motive en rendant le trajet moins long. Nous suivons le trajet voiture proposé par Maps.me, nous devons traverser une rivière avant de rejoindre la périphérie de la ville. Surprise, il n'y a pas de pont. Ce sera une traversée en barque au soleil couchant, un peu de répit dans cette folle journée bien humide. Nous passons par de petits villages, et c'est reparti, alors qu'on se met sur le côté pour prendre des photos, un camion passe par là et ne nous rate pas. Bon allez, on s'élance, on n'est plus très loin. Mais le soleil se couche, et recevoir de l'eau maintenue au frais par des blocs de glace n'est plus aussi agréable. Surtout lorsqu'on suit le même camion qui nous arrose à chaque feu rouge. Mission : trouver un hôtel et s'y réfugier ! Pas simple, du coup on ne trouve pas le meilleur prix, mais on opte pour la facilité. C'est fin de journée et rouler dans de telles conditions (chaleur, eau, fête, monde) fatigue d'autant plus. Une bonne douche et mon preux chevalier sort affronter tous les humides dangers pour ramener les victuailles. Bon, il semble qu'ils se calment le soir venu, mais quand même pas la force de sortir… C'est Byzance, il avait peur que ce soit trop peu, alors...

●     Moulmein

Nous avons décidé de partir explorer la ville et de surtout aller visiter un temple qui se trouve en haut d'une petite colline et qui va nous permettre d'avoir un beau tour d'horizon. Nous commençons par emprunter les petites ruelles de la ville et nous sommes tout de suite dépaysés, les enfants jouent aux billes et les adultes nous sourient gentiment, on nous apporte même un verre d'eau, car on ne cesse de nous répéter qu'il fait très chaud. Une longue allée bordée de grands arbres nous emmène vers les escaliers montant vers le temple, c'est assez paisible l'endroit est sympathique.

Après la volée d'escaliers, nous arrivons sur une nouvelle rue, la musique des petits camions en fête reprend. On prend donc l'ascenseur pour accéder au temple et en faire le tour. La vue sur la ville et les îlots environnants est très belle. Alors que nous nous apprêtons à descendre, un moine nous accoste et nous fait découvrir tout ce que nous n'avions pas vu pendant notre tour. Nous avons un bel échange avec lui. Il nous conseille également de nous rendre le long de l'eau, car c'est le dernier jour du festival et c'est là qu'il devrait y avoir le plus d'activité. Nous faisons un petit détour pour rendre visite à un Bouddha dans une boîte à bijoux… Enfin, c'est un grand Bouddha assis dans une pièce aux milles reflets, ça en jette.

Nous revenons sur nos pas, et nous voyons immédiatement que les deux gamins au bout de la grande allée nous ont repéré. Leurs seaux sont prêts, on sort le sac étanche. On avance et ils s'en donnent à cœur joie, un peu trop même, Nicolas doit leur dire de faire doucement sinon je vais me noyer (mes parents m'ont toujours dit, pas en serrant les dents quand c'est pour jouer). On en a quand même bien profité pendant deux jours, alors on décide de rentrer vers notre hôtel. On s'arrête un petit bar, on s'installe à la table d'une famille et nous partageons un moment ensemble. Le monsieur nous parle un peu en anglais, sa fille aînée du dévore du regard.

On sent la curiosité, l'intérêt, l'envie d'apprendre et la fascination… Son papa lui traduit et lui explique certaines choses, elle boit ses paroles. Nous lui montrons quelques photos et vidéos de notre voyage, nous jouons un peu ensemble. Monsieur nous offre des bières et puis ils doivent rentrer… Quel moment, quelle rencontre… Un temps suspendu dans ce regard profond, soutenu et curieux. Une tellement belle rencontre.

Le lendemain, ce n'est pas trop ça, je crois que mon corps doit s'acclimater aux gras et à la chaleur. Alors on prend une journée de repos.

●     Hpa-An et la Sadan Cave

Nous reprenons finalement la route pour Hpa-An. Nous devons d'abord revenir sur nos pas, avant de bifurquer sur une route plus secondaire. Il n'y a pas grand monde, la route est en bonne état, mais il fait très chaud, alors nous roulons au plus vite pour rejoindre la grotte de Sadan qui nous a été conseillée par le moine du temple de Moulmein. Avant toute chose, petit ravitaillement, mais comme les estomacs ne sont pas encore très vaillants, ce sera riz blanc et jus de canne à sucre. Nous décidons ensuite de monter les quelques marches qui nous mènent à la crotte. Comme pour tous les sites religieux bouddhistes, nous devons ôter nos chaussures, une chose est sûre, cette fois-ci nous ne les brûlerons pas. L'entrée est payante mais le prix est raisonnable. Nous sommes surpris par le monde qui s'y trouve, il faut dire que nous sommes en période de congés et que c'est le bon moment pour chacun de faire un petit pèlerinage.

Cette grotte est loin d'être sombre, car les bouddhas qui s'y trouvent sont tous éclairés par des LED multicolores le plafond est très haut. La grotte est également très profonde, nous pouvons emprunter un chemin, ainsi qu'une passerelle surélevée car en temps de mousson l'eau s'infiltre à l'intérieur. Nous découvrons de nombreuses stalactites et stalagmites dont les interprétations ne suggèrent d'y voir tantôt des éléphants tantôt une partie du corps de Bouddha. Une fois le fond de la grotte atteint, en prenant bien soin de ne pas marcher dans les crottes de chauve-souris, nous arrivons sur un petit lac. Il est bien sûr possible de prendre une petite barque pour faire un tour sur ce lac et même en rejoindre un autre encore plus dissimulé, mais nous décidons de juste profiter du moment et puis de rejoindre la fraîcheur à l'intérieur.

Cela nous a permis de faire une pause au frais, et de découvrir la ferveur religieuse des birmans. Nous reprenons maintenant la route pour nous diriger vers Hpa-An. Celle-ci sillonne au milieu de campagnes et de petites montagnes au sommet desquelles sont nichés des temples. Cela nous change des paysages bien plats que nous avons côtoyé ces derniers jours, on reprend un peu de plaisir.

La ville en elle-même n'est pas très intéressante, alors nous nous dirigeons vers hôtel que nous avions repéré pour pouvoir y déposer les affaires, se laver et puis casser la croûte. Après une bonne nuit de repos, nous reprenons la route pour nous diriger vers le nord-ouest. Afin de nous éviter un détour de plusieurs kilomètres nous décidons de trouver un moyen pour traverser le fleuve. Nous trouvons effectivement un embarcadère, ou plutôt nous trouvons le bateau qui fait la traversée. L'accès n'est pas facile, mais le batelier nous aide à emporter nos sacs et les vélos, nous sommes finalement bien installés pour la traversée.

Une fois de l'autre côté, de jeunes garçons nous aident à débarquer et à pousser les vélos davantage sur le chemin, il faut dire que les alentours du fleuve sont très boueux. La route que nous empruntons ensuite n'est de nouveau pas très agréable, elle est très rectiligne et la chaleur est accablante. Lors de notre pause de midi, nous décidons de revoir un peu nos plans. Finalement, nous nous rendons compte que sur notre chemin vers le lac Inle se trouve un point d'intérêt, il s'agit du "Golden Rock" qui est un lieu de culte très important pour les bouddhistes. Une fois ce point d'intérêt passé nous ne sommes pas très sûr de la route que nous pouvons prendre et de la tournure des choses. Nous savons qu'il y a une longue traversée de plaines avant de pouvoir rejoindre les montagnes qui nous mèneront vers le lac Inle. Nous décidons donc de rejoindre la ville de Kyaikhto afin de faire une visite au Golden rock pour ensuite reprendre un train vers Yangon qui au départ n'était pas prévu au programme.

Comme nous avons finalement a fait une pause assez longue pour revoir notre programme, nous décidons de nous arrêter à la ville suivante, celle de Thaton. Nous savons qu'il y a des hôtels mais la zone est très peu touristique, du coup la plupart d'entre eux sont essentiellement déstinés aux birmans et nous n'y avons pas accès. Il faut savoir que les habitants n’ont pas le droit de nous accueillir chez eux, il faut donc bien tenir compte de la présence de solutions de logement dans nos itinéraires. Nous n'avons donc que deux possibilités d'hôtels à Thaton, l'un dont le prix n'est absolument pas abordable pour nous, et l'autre pour lequel nous pouvons un peu discuter. Finalement, nous réussirons à descendre un peu le prix de la chambre et avoir quelque chose de correct pour y passer la nuit.

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Nous décidons cette fois de partir à l'aube pour éviter les fortes chaleurs. Du coup, cela nous permet de bien avancer dans la matinée. La route de nouveau pas très agréable, mais nous trouvons un chouette petit restaurant pour nous poser à midi. Le patron est tellement sympathique qu'il nous offre une glace en apéritif et nous propose même de prendre une douche après le repas. Vu la chaleur ambiante, on ne peut pas rêver mieux, merci monsieur. nous voici maintenant donc fin prêt à reprendre la route pour qui a été. Nous avons déjà qu'il y a un hôtel pas cher où d'autres cyclistes se sont rendus. En effet, grâce à un groupe de discussion WhatsApp, reprenant les cyclistes présents en Asie du Sud-Est, nous avons pu avoir quelques bons plans sur le Myanmar. Cette fois, c'est au tour de Nicolas de ne pas se sentir, bien alors je me rends à la gare pour prendre les informations concernant les horaires et prix du train. Le train n'est vraiment pas cher dans ce pays, mais par contre il est très lent et les horaires parfois un peu bizarre. Du coup, nous irons faire la visite du Golden Rock le lendemain et puis afin de nous éviter une nuit difficile sur des banquettes en bois, nous décidons de prendre le train le jour suivant à midi.

Les novices sillonnent les villages pour récolter des offrandes.

Les novices sillonnent les villages pour récolter des offrandes.

●     Kyaikhto et le Golden Rock

Ce matin Nicolas se sent mieux, alors après avoir englouti un petit déj, nous nous dirigeons vers la gare, car il paraît que des camionnettes font la navette entre Kyaikhto et Kinpun où nous pouvons prendre les trucks jusqu'au rocher, il faut juste attendre qu'elles soient bien remplies. Des motos nous sollicitent, mais nous devons chacun monter sur une, ce qui ne nous offre pas un très bon prix, on avance encore quelques mètres et une camionnette avec quelques passagers nous accoste, on se fait comprendre facile pour la destination, la prix correspond, on monte dedans et on arrive à la gare où on attend quelques minutes d'autres passagers.

Nous faisons rapidement route vers Kinpun et une fois sur place, nous trouvons le hangar d'où partent les trucks bondés de passagers. On n'a visiblement pas le choix, si on veut atteindre le rocher, il faut monter à bord. On se serre un peu sur les banquettes et c'est parti pour un tour de montagnes russes ! On l'a bien découvert pendant ce voyage, les asiatiques conduisent comme des fous, mais on tous le mal du transport. Alors, quand les virages s'annoncent et que les côtes deviennent plus raides, on entend des cris de stress, des Hooooooo, et de petits bruits sourds qui me font comprendre pourquoi à chaque arrêt pour laisser passer les véhicules à contresens, ils font un petit nettoyage des flancs du camion ☺️

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On atteint enfin le sommet, il reste encore quelques mètres de marche jusqu'à l'esplanade, et les agents du ticket office ne nous ratent pas, on n'a pas su se fondre dans le décor avec les locaux, alors il va falloir payer l'entrée et arborer un beau petit badge disant que nous sommes "foreiners" (sans blague) et que nous avons bien payé. Le Golden Rock, comme beaucoup de lieux de culte en Birmanie, comporte des zones d'accès interdites aux femmes. Heureusement, je peux quand même bien voir le rocher, je ne peux juste pas m'en approcher de trop près.

Les hommes (“men only”) déposent des feuilles d’or sur le rocher lors d’une prière.

Les hommes (“men only”) déposent des feuilles d’or sur le rocher lors d’une prière.

Nous sommes en période de congés, beaucoup de familles en profitent pour réaliser quelques pèlerinages et visites. Nous profitons donc de l'ambiance et créons des liens avec les locaux, nous passons quelques belles heures là-bas à jouer avec les enfants et faire des photos avec les familles, le tout dans des senteurs d'encens et au son des mantras. Lorsque nous étions là-haut, un couple de cyclos anglais nous a contacté, ils viennent d'arriver au même hôtel que nous, on redescend donc pour les rejoindre.

Tristan et Josy sont partis d'Angleterre et regagnent maintenant l'Asie du sud-est. On voyage donc en sens inverse, ce qui est plutôt sympa pour l'échange de bons plans. Comme on ne sait pas trop comment cela se passe en Birmanie pour le campement ni l'état des routes, on est plutôt curieux de tout ce qu'ils ont à nous dire. Finalement, il semble que cela soit beaucoup plus simple que ce que nous avons lu sur des blogs, par contre, certaines portions de route sont vraiment en mauvais état… En même temps, après le Laos et le Cambodge, on ne craint plus rien. Ils nous parlent aussi de l'Inde du Nord-Est qui a vraiment été une belle expérience pour eux. Ce serait une bonne alternative pour nous au Népal et cela nous éviterait de prendre l'avion. On y avait déjà songé, mais on n'avait pas eu de retour d'expérience et cela nous conforte dans cette idée. On ne va pas dormir tard, car Tristan et Josy reprennent la route tôt demain, la chaleur étant depuis longtemps trop forte pour eux.

Le lendemain, nous nous rendons à la gare en avance pour pouvoir nous occuper des vélos. Les démarches sont longues mais finalement il y a accord. C'est un monsieur que nous devons payer qui mettra les vélos dans le train et nous, nous gérons nos sacoches. Il faut dire que le train ne reste que deux minutes en gare, car on ne peut pas vraiment dire qu'il s'arrête. Nicolas arrivé à se hisser dedans et se diriger vers nos sièges. Je monte aussi mais préfère attendre que l'agitation se calme un peu, car il n'est pas simple de se frayer un chemin avec 5 sacs. On s'installe enfin et c'est parti pour 5 heures de train en plein après midi jusqu'à Yangon. Comme en Thaïlande, des vendeurs ambulants passent à chaque arrêt, nos voisins nous font goûter des insectes et c'est plutôt bon. Le voyage est long, il fait chaud, les gens sont gentils avec nous, il pleut un peu ça se rafraîchit un moment, on roule encore pour quelques heures.

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●     Yangon

L’enfer de Yangon

Nous arrivons à la gare dans la soirée. Nous récupérons les vélos et nous pouvons nous diriger vers notre auberge. La ville n'est pas cyclable du tout, car étant interdite au scooter peu de deux roues s'y déplacent. Il faut donc arriver à jongler entre toutes les voitures. Le soleil est couché mais il fait encore bien chaud.

Nous rejoignons l'auberge climatisée, sauf quand il y a panne de courant (et il y en a souvent en Birmanie). On s'installe dans le grand dortoir puis on décide d'aller manger. En rue nous rencontrons un couple de français avec qui nous allons manger dans un resto végé mais dont le menu est rempli de noms de viande… Essayons, ils ne sont peut-être pas si végé que ça. Pas facile de se faire comprendre pour la commande, finalement nos plats arrivent et on mange éclairés à la bougie, car 1ère panne de courant. En fait, ce n'est effectivement pas de la viande, mais un substitut. En soi pourquoi pas, mais la préparation n'est pas top. Enfin, nous passons une belle soirée à discuter voyage tous les quatre.

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Nous n'avons pas prévu de programme de visite particulier, on nous a surtout conseillé une belle pagode, donc on a le temps. Et ça tombe bien, car c'est à mon tour de ne pas être très en forme. On décide donc de prendre un jour de repos. Le lendemain, je me sens mieux et nous allons visiter la Shwedagon Pagoda, nous partons à vélo, mais le trafic est gérable, on est aux alentours de 10h et la chaleur elle est déjà bien pesante. Le complexe de la pagode est très grand et abrite de nombreux joyaux. Tous les temples et lieux de culte se visitent à pieds nus. Heureusement il y a de petits tapis, mais parfois ils ne suffisent pas, alors on rase les murs. On profite une nouvelle fois de l'atmosphère qui y règne. Vers le coup de midi, il est temps de manger et de se mettre à l'abri pour le reste de la journée.

Pour notre dernier jour, nous décidons de faire une balade à vélo dans la ville dans les plus vieux quartiers. A part quelques immeubles notables entretenus, le reste est un peu décrépit, mais cela a son charme. A nouveau, c'est le trafic qui constitue la plus grande attraction pour nous et sollicite le plus notre attention. Encore un peu de repos dans l'après-midi est bien nécessaire pour nous remettre de tout ça. Surtout que n'ayant plus de place dans le train, nous irons au lac Inle en bus, et la gare se trouve en dehors de la ville à 25Km de notre auberge. C'est un bus de nuit, mais nous devrons y être longtemps à l'avance pour être certains qu'ils s'occupent bien de Victor et Extension. Du coup tant qu'à partir plus tôt, faisons un crochet par la maison d'Aung Sans Suu Kyi. Bon, il faut bien le dire, on ne voit pas grand chose… le nouveau trottoir, en fait, et la cabane des policiers qui gardent la zone.

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Nous atteignons enfin la gare des bus, il nous faut pas mal négocier la prise en charge des vélos, car le prix est extrêmement cher quasi la même chose que pour nous sans savoir s'ils rentrent dans la soute aux côtés des innombrables colis. Ça passe ! On retrouve Zineb que nous avions rencontrée à notre auberge, elle prend le même bus que nous, on va prendre l'apéro ensemble avant le départ. C'est un bus VIP, les sièges sont plus larges certes, mais pas moyen de mettre ses jambes correctement, il y a des led éblouissantes au plafond, je n'ai pas mon masque pour les yeux, on a connu mieux comme nuit, mais au moins on avance vers le Lac.

 

●     Lac Inle

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Nous arrivons tôt le matin, nous avons déjà réservé un hôtel ce qui est plus simple pour se poser. Le temps de remettre tous les sacs sur le vélo, Zineb se rend à son hôtel, nous nous retrouverons plus tard dans la journée. Une jeune femme nous repère, elle était aussi avec nous dans le bus et nous demande si nous voulons l'accompagner pour le tour en bateau sur le Lac afin de diminuer le prix par personne. Cela nous intéresse, on contacte Zineb, ensuite on passe à notre hôtel, puis on se retrouve pour faire la balade tous les quatre. Pendant huit heures, nous partons à la découverte des jardins et villages flottants. Les montagnes bordant le lac constituent les terres de diverses minorités ethniques qui se retrouvent sur le lac pour le commerce. La région est aussi riche pour son artisanat. Nous visitons toutes sortes de fabriques : la réalisation de bijoux en argent, le tissage de la soie, du coton et du du lotus (jamais vu auparavant), la papeterie, et la confection de cigarette et cigares artisanaux.

Au sein des villages, ce sont des rues qui se dessinent avec des maisons, des magasins, des restaurants, des écoles, des marchés et des temples. Nous visitons également deux temples, dont un tout en bois assez remarquable. Ce qui est évidemment agréable dans cette balade, c'est de découvrir les jardins et potagers, mais aussi les pêcheurs avec leurs grands filets et plus traditionnellement avec leur filet de coton tendu dans une armature conique en bambou. Si certains pêchent encore de manière traditionnelle, la plupart d'entre eux sont là pour le show au soleil couchant. Ça le fait quand même ☺️

Après cette longue balade, nous rentrons à l'hôtel pour nous reposer un peu. C'était chouette de faire ça tous les quatre. Le soir venu, il fait un peu faim. Nous recontactons Zineb pour l'apéro, puis il se fait tard pour manger, on n'est pas vraiment en saison touristique et souvent les gens mangent tôt. On trouve finalement un chouette petit resto et nous découvrons pour la première fois les nouilles Shan, un délice ! 😋

Le lendemain, nous allons faire une petite balade à vélo autour du lac. On triche un peu, on coupe à la moitié et on prend un bateau pour traverser et continuer sur la rive ouest. Nous passons par de petits villages, c'est assez sympa.

 

●     En route vers Mandalay

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Le lendemain, on décide de se lever à 5h pour reprendre la route vers Mandalay. On doit passer par de petites montagnes, on espère ne pas avoir trop chaud. Ça grimpe au début et puis cela ondule assez bien. Nous finissons la journée en demandant l'hospitalité dans un temple. C'est Nicolas qui se charge de la communication, car on ne sait pas toujours bien quelle place est réservée aux femmes en contact avec des moines bouddhistes et de manière générale dans la société birmane. Ils acceptent, trop bien, il fait frais et l'atmosphère est chaleureuse. C'est la première fois que nous montons notre nouvelle tente, en dehors du coup d'essai chez Supaporn, et nous sommes bien observés. Après en avoir discuté avec Tristan et Josy, on est arrivé à la conclusion qu'on pouvait utiliser la structure de notre tente avec notre moustiquaire pour avoir un max de mèche et donc d'aération. On met tout ça en place, ça se fait bien. Dans le même temps, on nous apporte des biscuits bien gras et du thé. On s'assied pour déguster et là, petite rafale de vent qui emporte le tout… pas bien loin, mais ça fait bien rire, il faut dire qu'ils étaient septiques dès le départ. On écoute leurs conseils et leur sagesse et on va s'installer sous le temple à l'abri du vent. Ensuite, on arrive à comprendre qu'ils nous proposent à manger. On les suit vers la cuisine, cabane au sol en terre, avec un feu de bois pour faire chauffer l'eau du thé. Le lieu est paisible, la lumière est belle, les moines sont gentils, il y a un petit chat… je resterais bien là.

Après le repas, on fait comprendre qu'on aimerait se laver. Pas de problème, il faut prendre l'eau qui est dans la grande cuve de réserve. Elle est très très fraîche, elle est verte, ce n'est pas facile de se laver accroupi, mais ça fait du bien. Alors qu'on s'apprête à regagner notre campement, deux jeunes femmes nous abordent. Elles sont institutrices au village, et parlent très bien anglais. Du coup, on peut un peu communiquer. Les moines sont contents de faire traduire leur questions et d'avoir quelques infos sur nous 😉 On finit par aller se coucher en passant un petit appel vidéo aux amis, puis dodo. Obligés de se relever pendant la nuit pour prendre la sac de couchage. Que c'est bon d'avoir froid !

Le matin venu, après un petit déjeuner en compagnie des moines, nous reprenons la route. On aimerait s'approcher d'Ywangan et obtenir l'hospitalité dans un temple comme la veille, mais cette fois ce ne sera pas possible. On est à 10Km de la ville où il y a des hôtels, du coup le head master nous invite à nous y rendre. On continue donc notre route, il y a également un temple à la sortie de la ville. Il y a deux belles côtes et descentes pour traverser cette ville. On tente quand même de se renseigner au premier hôtel visible sur la carte, mais un passant nous interpelle en disant qu'on n'a pas le droit d'aller dans celui-là mais qu'il y en a un autre plus loin. On le remercie et on compte faire à notre idée. Le temple est plus loin sur la route. Seulement, arrivés au sommet de la deuxième côte, à proximité de l'hôtel, le monsieur nous attend, il s'y est rendu en voiture et nous montre le chemin vers la réception. On est un peu obligé, car il se demande où nous allons dormir et est assez insistant. On demande le prix, c'est beaucoup trop cher. On dit qu'on s'en va, qu'on va continuer notre route, on essaie de s'en défaire comme on peut. Finalement il discute avec le gérant qui a un autre hôtel mais sans air conditionné et avec salle de bain partagée. Ça c'est dans notre budget, trois fois moins cher que le premier, on veut bien suivre la personne qui nous y emmène. Évidemment, on repart en arrière et on redescend 😒 Pas trop loin heureusement.

Quand on reprend la route le jour suivant, une belle et longue descente nous attend. On va pouvoir aller loin. Sauf que… des travaux de réaménagement sont en cours depuis certainement quelques années et on ne peut pas parler de route, mais bien de carrière de rocaille à ciel ouvert et en plus certaines portions sont très raides avec des zones sablonneuses. Fait ch***, ça devait être trop cool et c'est l'enfer. Enfin souvenons-nous des enseignements du Vietnam, cela aussi passera… Une fois en bas, on meurt de faim et pas grand chose à l'horizon. Finalement, un resto retient notre attention, c'est gargantuesque et délicieux. Comme quoi, après l'effort, le réconfort 🤗

On voulait se rapprocher au max de l'autoroute qui doit nous mener à Mandalay et demander l'hospitalité dans un temple, mais c'est un détour et il est assez grand, le feeling n'est pas top, on tente notre chance dans un temple non renseigné sur nos cartes et c'est bingo. Les chiens nous réservent un bon accueil, mais cela ne semble pas déranger le moine ni les jeunes présents. On parvient à se faire un petit paravent pour prendre une douche au bac, trop bien, une des meilleures douches du voyage. On est dans la plaine donc on n'aura pas besoin de sortir les sacs de couchage, on prend plutôt les ventilos. Le jour suivant, on est bien décidé à rejoindre Mandalay dans la matinée et faire notre demande de visa indien au consulat. On roule bien, on s'arrête même une heure pour faire les démarches. On arrive à bon port dans les temps. On avait juste oublié qu'il fallait une photocopie des passeports et visas birmans pour introduire notre demande. Du coup, Nicolas repart en quête d'une photocopieuse pendant que je l'attend au consulat. On a tout, on peut enfin être reçu pour un entretien, tout est ok mais il faudra 4 jours pour faire le visa. On est jeudi donc on pourra revenir mercredi après-midi ! Une semaine à Mandalay, on n'a pas réservé d'hôtel pour un si long séjour, on avisera. Plus qu'à payer en dollars et pourra se reposer. On a l'argent nécessaire mais la secrétaire trouve que notre billet de 100$ est un peu plié. Heu… Elle est sérieuse, elle ne peut pas l'accepter Nicolas repart en quête d'un bureau de change et évidemment le consulat ferme bientôt ses portes 😕 Enfin, juste à temps et après avoir couru dans tous les sens pendant que je sombrais tout doucement dans les bras de Morphée, Nicolas revient avec des billets type top nickel. L'affaire est conclue, Hallelujah ! On peut maintenant se rendre à notre hôtel et se mettre à l'abri de la chaleur.

●     Mandalay

Mandalay, son palais et l’Irrawaddy.

Mandalay, son palais et l’Irrawaddy.

Nous avons pas mal de jours à passer à Mandalay en attendant nos visas pour l’Inde et finalement peu d'objectifs de visite. Du coup, on ne fera que des demis journées. Le premier jour, nous nous rendons à Mahamuni Paya, un temple avec un Bouddha doré où seuls les hommes peuvent apposer leur feuille d'or. Nous y passons un peu de temps avec les locaux.

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Ensuite nous nous dirigeons vers Shwe In Bin Kyaung, un monastère tout en teck, très joli et paisible. On serpente un peu dans les rues puis nous rentrons. Le jour suivant, nous décidons de faire le petit cycling tour, à l'ouest de Mandalay, renseigné dans le Lonely Planet… Bof, on a des vélos donc on pouvait le faire mais ce n'est pas mémorable. On aime profiter de la belle chambre que nous avons pu avoir. Il faut dire que la promo n'existe plus et qu'on ne peut pas nous faire le même prix pour la chambre, on va donc devoir déménager et il faut dire que c'est plus sommaire. Nous allons aussi faire un tour à Kuthodaw Pagoda avant de prendre notre courage à deux mains pour monter au sommet de Mandalay Hill pour le coucher du soleil. Le parcours pour y arriver n'est pas très plaisant, la vue est obscurcie et les gens habitants les petits commerces sont très pauvres. Une fois arrivé au sommet, la vue en vaut la peine. On assiste à un beau coucher de soleil.

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On profite du temps que nous avons pour faire les réparations nécessaires aux vélos, les laver, aller chez le coiffeur (Nicolas continue sa collection d'une coupe par pays). On peut aller rechercher nos passeports au consulat, on va enfin pouvoir prendre le train pour Bagan. C'est un train de nuit, bien lent et qui secoue, surtout pour Nicolas qui est sur la couchette supérieure. Au moins, on a moins chaud qu'en plein après-midi et on dort tout en avançant...

 

●     Bagan

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A Bagan, nous avons 3 jours pour visiter le site et ses nombreux temples. Comme à Siem Reap, nous essayons d'être méthodiques. On se met des pins de trois couleurs différentes dans maps.me et on décide de se lever tôt pour ne pas être dans les fortes chaleurs. Sauf que le premier jour, on a un peu de mal à se mettre en route donc on fera un petit 13h30 - 18h00 pour regarder le coucher du soleil en prime. On n'a pas pris assez d'eau avec nous, je pense que je frôle la déshydratation. On arrive à trouver un coin sympa où nous sommes seuls (quasi). Depuis quelques temps, il n'est plus permis de monter sur les terrasses des temples pour admirer la vue, et en cette saison, il fait trop chaud alors il n'y a pas de montgolfière 😒 Du coup, c'est Wilson qui va profiter de la vue pour nous ! Nous profitons néanmoins de la belle couleur du crépuscule sur les temples alentours. Heureusement, on peut facilement demander de l'eau aux locaux avant de repartir vers l'hôtel.

Le deuxième jour, on part plus tôt, on découvre quelques beaux temples et on roule assez loin. En fait, on visite tous les lieux qui nous intéressaient. Certains intérieurs sont assez remarquables et l'architecture très typique, c'est magnifique. L'heure passant, si on veut voir le coucher du soleil, rentrer à l'hôtel puis revenir dans la zone risque de nous coûter pas mal d'énergie. On trouve donc un coin d'ombre pour se reposer quelques heures. Nicolas part d'abord en repérage pour trouver le meilleur spot pour admirer le spectacle. Plusieurs possibilités s'offrent à nous. On se dirige vers un premier endroit mais rapidement un responsable du site arrive, on ne peut évidemment pas monter sur les petits temples qui nous entourent. Une personne présente nous conseille un autre endroit, c'était une des possibilités auxquelles on pensait. Finalement l'endroit n'est pas top, on n'a pas de vue dégagée, mais on est seul. Du coup Wilson retourne faire un tour. On décide de reprendre la route avant qu'il ne fasse trop sombre et on s'arrête en chemin pour quand profiter des derniers rayons de soleil dans la savane.

Pour notre dernier jour, il ne nous reste plus d'objectif en terme de découverte de nouveaux temples où alors, il faudrait aller encore plus loin. On décide alors de se reposer la journée et de seulement sortir une dernière fois en soirée. Cette fois, on retourne là où nous avions été le premier soir et nous essayons de mieux trouver l'endroit renseigné par Zineb. On y parvient, c'est une ruine, tout juste un petit muret mais il nous permet de prendre un peu de hauteur, d'avoir un autre angle et une vue dégagée sur les temples au loin. Finalement le meilleur endroit pour bien en profiter.

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On souhaite néanmoins rentrer tôt, car demain il faudra se lever en même temps que le soleil pour repartir à vélo direction l'Inde.

 

●     Vers l'Inde

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On quitte Bagan à L'aurore dans une chaleur moite. Les premiers kilomètres sont difficiles, on fait une pause petit déjeuner et c'est déjà un peu mieux. La route en soit est facile (en bonne état et sans relief), mais la chaleur est accablante. Ce jour là, on fait 75Km mais on en paie le prix. On s'arrête fin de journée dans un temple qui accepte de nous héberger, mais Nicolas a du mal à entendre et parler, comme si tout était bouché, collé à l'intérieur. Je connais bien cette sensation, c'est ce que j'avais ressenti à Bagan le premier jour, il est déshydraté. Les moines nous offrent du thé et de l'eau, ça va un peu mieux. On n'a pas très faim à cause de la chaleur, les bananes et biscuits font l'affaire. On installe le camp sous les yeux ébahis des jeunes novices.

Nous passons un peu de temps ensemble avant qu'ils ne se rendent à la prière. Puis on se couche, enfin on aimerait, mais un villageois a envie de pratiquer son anglais et nous parle alors que nous sommes couchés yeux fermés… Finalement, il comprend qu'on veut dormir. Dormir, c'est vite dit, il fait toujours très chaud (30°C la nuit), on comate quoi, mais on se repose quand même. Le lendemain est assez difficile, on grignote un peu puis on se met en route. Les premiers kilomètres s'avalent bien. Puis Nicolas est assez fatigué, alors que nous sommes sur le pont, il chute en voulant se mettre de côté pour laisser passer les tuktuks. Rien de grave, tout le monde s'est arrêté net et il a juste quelques coups. Cela nous alerte quand même, la veille était trop dure, on a fait 20Km mais on décide de s'arrêter et de faire du stop pour rejoindre Monywa. Il ne reste que 50Km et un truck nous emmène pour un bon prix. On arrive pour midi à la ville. On se prend un bel hôtel à bon prix. On essaie de trouver un endroit pour manger, mais ce n'est pas simple. Finalement, on se rend dans un restaurant buffet à volonté et une farandole de plats nous est apportée. Dommage qu'on soit encore un peu barbouillé, car c'est très bon. Pardon, mais on n'a pas tout fini.

Nicolas a repéré qu'il était possible de prendre un bateau pour faire une petite avancée de 200Km, il y a des départs tous les jours. On aime ce voyage à vélo, mais il faut aussi savoir être sage et poursuivre dans cette chaleur nous fait vivre l'enfer. Alors on décide de prendre ce bateau pour Kalewa pour ensuite reprendre les vélos jusqu'à la frontière.

Nous devons être à l'embarcadère à 5h00 du matin. Il fait nuit, nous devons descendre une volée d'escaliers (quand il y a des marches) pour arriver à l’eau (une vingtaine de mètres en contrebas) puis marcher sur 4 portions de planches de bois déposées sur l'eau pour arriver à la plateforme qui permet d'arriver sur le bateau ! Une aide peut-être ? Non, ok Nicolas prend les choses en mains. Il amène d'abord les vélos, je surveille les 10 sacs au niveau de la rue. Les deux vélos sont sur la plateforme, je descends les sacoches par grappe, Nicolas prend le relais le “pont”, il passe entre les planches et lève les sacs pour les sauver. Ses chaussures sont trempées, mais les sacoches sont sèches. Tout y est, je n'ai plus qu'à me transporter moi-même sur cet espèce de pont de singe où on a les pieds dans l'eau. Ça passe 😄 On organise les sacoches à l'intérieur puis Nicolas s'occupe des vélos sur le toit, on les securise quand même avec de la corde, c'est plus sûr. Alors que le soleil pointe ses premiers rayons, nous levons l'ancre. Il fait moite, mais pas trop chaud, je termine ma nuit paisiblement. Le bateau est plein à craquer.

Au premier arrêt que nous faisons, c'est l'abordage des vendeurs ambulants et ce sera même le cas lorsque nous ne sommes pas à l'arrêt. Il n'est pas rare que des passagers montent en marche tout comme les marchands qui font un bout de chemin avec nous. Dans ces cas là, on se met aux abris, on ramène les jambes vers soi, on met les sacs de côté pour les laisser déambuler à leur guise et préparer leurs plats.

D'ailleurs, il faut bien nous préparer pour la sortie parce que ça va être la cohue. C'est le cas, mais on est aussi un peu aidé par les vendeurs et villageois. On va s'installer dans la seule Guesthouse du coin. Puis nous allons manger avec un local qui souhaite pratiquer son anglais. Il a quelques temps travaillé à Yangon comme cuisinier et il nous explique que pour les birmans c'est dream city. Beaucoup souhaitent y aller pour étudier ou pour travailler. Lui est revenu au village pour se marier et travailler comme chauffeur de taxi. On sent bien que ce n'était pas tout à fait un choix. On retourne à notre hôtel, on s'installe dans la chambre climatisée et la c'est l'invasion de fourmis ailées, insectes non identifiés. La lumière du couloir est restée allumée et les à tous attirés. Les insectes rentrent par un trou dans le mur et par le contour de la porte. Sortir de la chambre est aussi digne d'une épreuve de Fort Boyard, mais Nicolas se dévoue pour aller chercher le responsable qui n'en a rien à foutre. Finalement, il nous donne une bombe pour les éradiquer. On déteste ce genre de chose, mais on n'a pas trop le choix 😣 Ça s'est fait. Maintenant c'est la panne de courant. Chaque soir il y a une coupure d'électricité de 18h00 à 22h00, quand tu prends une chambre avec AC, c'est génial. On rouspète un peu, mais là aussi ça n'émeut pas beaucoup le patron. On regarde une série, on prendra une douche avant de se coucher et on va prier pour que l'électricité revienne comme prévu… Hallelujah ! Bonne nuit tout le monde, demain on se lève tôt et si tout va bien, dans 3 jours on est en Inde.

Avec deux journées à 60Km, on est bien, on pourra bientôt passer la frontière. Pour notre dernière nuit, nous sommes à nouveau hébergés dans un temple avec de nombreux novices très curieux de ce que nous faisons. On leur montre la vidéo sur le Cambodge et ils sont amusés de voir d'autres novices comme eux. Ils reconnaissent même les mantras qu'ils reprennent en cœur. C'est très touchant. Alors que je vais me laver, Nicolas intègre le match de foot. Son équipe est contente d'accueillir un grand comme les adversaires, les équipes sont mieux équilibrées maintenant. Seulement voilà, comment savoir qui fait partie de ton équipe quand ils ont tous les mêmes toges pourpres et le crâne rasé. C'est plus facile de repérer les villageois de l'équipe et puis je lui donne des indices de taille pour les moines, ça le fait.

Le lendemain, une petite trentaine de kilomètres nous séparent de Tamu, nous y serons vite. On y goûte nos premiers samosas, faisons un tour sur le marché et puis on passe au côté pratique.

 

 

●     Passage de frontière Tamu - Moreh

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Arrivés à la ville de Tamu, nous essayons de faire quelques provisions, acheter des produits de première nécessité (je ne suis pas certaine qu'on pourra facilement trouver du papier toilette ou des mouchoirs une fois passée la frontière alors on fait des réserves) et échanger de l'argent. Ce dernier point est assez compliqué, car dans les banques ils n'échangent pas des Kyats contre des Roupies, mais seulement des Dollars, bon ça servira toujours et puis un endroit de change est renseigné juste avant la frontière. On s'y dirige donc, avec un petit doute tout même sur l'endroit exact où nous pouvons traverser. Par acquis de conscience, on demande au policier sur le pont qui nous fait comprendre que c'est ok. On arrive au point frontière, c'est assez particulier, on ne voit pas de bureau d'immigration, on est plutôt dans un grand marché avec des birmans et des indiens, on ne sait plus bien. On se met sur le côté avec les vélos et un homme nous aborde, il nous dit que ce n'est pas ici, c'est seulement pour les indiens. Ok, où est-ce alors ? A part nous dire que ce n'est pas ici et un peu s'emporter à chaque fois qu'on lui demande où c'est et qu'il n'y répond pas, ce n'est pas facile d'avoir une info. On va aller vers l'autre point renseigné sur la carte. On en profite pour échanger nos derniers Kyats contre des Roupies, un peu à la sauvette mais avec un bon taux. Puis, on reprend la route et on arrive au bon endroit. On remplit les documents et on paie l'amende pour les quelques jours d'over stay et on peut passer le pont.

La suite de nos aventures de l'autre côté du pont dans un autre billet de blog 😉

Le bilan

Nos coups de cœur : L’échange avec la population dans les lieux de cultes et dans les monastères malgré l’interdiction de nous accueillir. La folie du festival de l’eau !

Ce qu’on a moins aimé : le climat (mais on y était à une mauvaise période) et l’obligation d’aller dans des hôtels pour touristes.

Notre ressenti : Un pays à l’identité visuelle et culturelle très marquée. Un lieu hors du temps. Mais qu’est-ce que c’était dur !