Retrouvailles au Cambodge

●      Passage de frontière Laos – Cambodge

Alors voici la suite de l’histoire… Comme nous n'avions rien donné côté laotien, le douanier ne tergiverse pas trop lorsque nous lui disons que nous n'avons que le compte juste en dollars pour payer nos visas 30$ par personne comme c’est prévu. Cela passe sans souci pour nous, par contre les billets de Bart et Griet ne sont pas acceptés car il y a un tampon dessus. En effet, les billets doivent être dans un état impeccable pour être acceptés. Le Cambodge utilise les deux monnaies, le Riel Cambodgien et le Dollar Américain, mais il faut que ces derniers soient dans un état neuf (pas de plis, pas de coin abimé, pas de taches). Pas d'ATM dans le coin, ils nous laissent nous débrouiller. Nous n'avons pas assez de liquide pour leur avancer. Donc pour ne pasmettre en échec notre ruse et comme nos visas ont déjà été faits, nous allons chercher leur argent dans leurs affaires. Nous devons ensuite faire une autre file pour recevoir les tampons et faire prendre nos empreintes digitales. L'appareil ne fonctionne pas pour moi, cela n'a pas l'air de trop les inquiéter.

Après avoir passé plus de 2h30 aux différents postes frontières, nous sommes enfin libre d'entrer au Cambodge. C'est qu'il fait faim… le premier petit resto après la frontière fera l'affaire.

Il se fait tard, nous décidons de reprendre la route, mais nous savons que nous n'arriverons pas à rejoindre la ville de Stung Treng ce soir. La route est en assez mauvais état, alternance de piste et de bitume à trous. Nous demandons à deux commissariats si nous pouvons poser nos tentes sur leur terre plein, mais nous comprenons que ce n’est pas possible. Finalement une famille accepte que nous installions nos trois tentes à l'arrière de leur jardin. Installation du campement, toilette aux vasques, souper crackers et il est l’heure de se coucher.

Le lendemain, les propriétaires sont assez amusés de nous voir dormir au travers des moustiquaires de la tente et ils sont également très intrigués de voir Nicolas préparer l'eau chaude pour les cafés. Nous partageons ce moment avec eux puis il est temps de remballer et de reprendre la route.

 

●      En route pour Kratié

La route ne s'améliore pas vraiment, mais nous ne devons pas traîner. Paul et sa sœur Sixtine sont déjà au Cambodge et arriveront bientôt à Kratié.

En chemin, nous rencontrons Li Changshou, un cycliste chinois en voyage depuis déjà plusieurs mois. Alors que nous nous suivons en file indienne, une bûche traverse la route ! Bart et Griet l'évitent, Li aussi mais il nous prévient trop tard. Nicolas soulève la roue avant, mais butte dessus avec la roue arrière, quant à moi, je me la mange avant arrière, heureusement je reste sur le vélo et garde le contrôle. Au premier regard, il semble qu'il y ait plus de peur que de mal. Victor va bien, mais à mieux y regarder Extension a 3 rayons de cassés à la roue arrière. Nous ne savons pas quand il sera possible de réparer.

Nous rejoignons Stung Treng pour le dîner que nous prenons dans un petit marché couvert où le choix du plat se fait parmi un ensemble de marmites. C'est plutôt bon. Li va chercher une pastèque que nous partageons. Ensuite, nous allons chercher la traditionnelle carte sim du pays. Puis, de manière un peu brusque, nous devons nous dire au revoir. Bart, Griet, Nel et Noor font route vers Siem Reap, tandis que nous continuons vers le Sud pour Kratié. Je suis un peu triste de les quitter, Nicolas aussi, alors après un gros câlin avec les filles, nous reprenons la route avec Li qui va à Phnom Penh. Il nous reste encore/seulement 130 Km avant de retrouver notre ami Paul. Nous passerons la nuit dans un temple, les moines nous y accueillent bien et nous dormons à l'intérieur même du temple. Ce qui nous vaudra quelques petits mantras à partir de 4h30, mais il faut dire que cela m'a permis de bien dormir.

Nous repartons après une bonne petite soupe de nouilles (différente de ce qu'on a déjà pu goûter). Et là, c’est une belle surprise, la route se transforme en billard. Elle a été refaite et inaugurée quelques jours avant notre passage. Et pour ça, on dit merci qui?... Les Chinois bien sûr 😁 Du coup, on roule bien, comme si on avait des ailes. A la pause marmites de midi, Li nous dit qu'il aimerait faire plus de 100Km aujourd'hui, alors du coup, il part en tête. On décide de profiter de cette belle avance et de pousser plus loin. Après 98,5 Km nous trouvons refuge dans un temple. Demain fin de matinée, nous serons à Kratié !

Après un réveil assez rock au son de mégaphone de la cour, nous plions bagages et empruntons une petite route longeant le Mékong. Il fait ombragé, le fleuve est beau, nous avalons la trentaine de Km pour arriver au centre ville. Ça y est, ils sont au bout de la rue ! Quel bonheur de les retrouver, quel plaisir d’avoir un peu de Belgique auprès de nous.

Paul et Sixtine nous ont également ramenés plein de douceurs de chez nous, des médocs et quelques commandes Amazon. Un vrai Saint-Nicolas ☺️ Ils logent dans un hôtel éducatif qui permet aux jeunes de la région d'avoir une formation dans le domaine du tourisme. Ils nous invitent à partager leur chambre, nous sommes chanceux !

Nous avions décidé de faire une balade en kayak sur le Mékong pour voir les dauphins. Nous réservons le tour chez Sorya pour le lendemain après-midi. Cet après-midi, après un bon repas, nous allons visiter le conservatoire de tortues du Mékong et un temple. Nous repartons en sens inverse, mais en tuktuk cette fois. Nous sommes vraiment ravis de partager ces moments entre amis. Les tortues du Mékong ont des carapaces molles et aiment la vase. Le principe du centre est l'éducation et la sensibilisation des locaux à la disparition de ces animaux, afin que les nids et les bébés soient protégés. Le Musée en soi, n'est pas mémorable. Les tortues du Mékong sont moches, mais elles n'y peuvent rien, et on en voit peu. On peut par contre en découvrir d'autres de la région, et pourquoi pas se faire un petit en-cas 😉 Quant au temple, le Wat Sarsar Muoy Roy, assez décevant, alors qu'il est survendu dans les guides.

●      Rencontre avec les dauphins

Le lendemain, petit déjeuner sur le marché et balade sur la petite île de Koh Trong avant de nous rendre chez Sorya. Petit thé glacé, carot cake et c’est parti. Finalement, il n’y a que nous quatre, cela ne nous déplaît pas 😊

Nous reprenons la route, en camionnette cette fois (c’est la 4ème fois que nous la prenons mais elle est plaisante), nous devons aller plus en amont du fleuve. Nous commençons notre parcours par la forêt engloutie, une forêt dont les arbres sont submergés pendant la mousson et revivent en saison sèche. Puis nous ferons un arrêt sur un petit îlot, nous en profiterons pour nager un peu et déguster un riz bambou délicieux.

Après un passage dans des rapides, nous arrivons dans la zone des dauphins, s'ils acceptent de se montrer à nous. Nous étions déjà très contents de cet après-midi, et c’est alors que nous avons aperçu un petit groupe de dauphins nager et sauter devant nous. Nous nous sommes approchés doucement, en silence et avec respect, et nous avons pu les contempler tout autour de nous. L'instant est magnifique, au soleil couchant, comme sur les posters un peu kitsch, les dauphins ondulent à la surface de l’eau… On peut entendre leur souffle.

Alors que nous profitons de la quiétude du moment, de la force et de la beauté de cet instant, sans bruit, à hauteur de kayak, d'autres touristes sont à bord de bateaux à moteur qui pourchassent chaque groupe de dauphins qui s'avance un peu trop près d'eux. Pourquoi ? Le dauphin se sent acculé et s'enfuit, alors qu'en les laissant approcher, sans bruit, on en voit plus et plus longtemps. Nous ne comprenons pas, nous leur faisons dos et profitons du spectacle au calme. L'après-midi touche à sa fin, il faut regagner la berge, derniers rayons de soleil puis nous repartons en ville, les yeux encore pétillants.

Lorsque nous revenons au Sorya, nous avons quelques échanges avec notre guide, c'est bon moment que nous partageons encore. Puis, c’est l'heure du dernier souper, demain matin, Paul et Sixtine prennent le bus pour Kampot où ils vont rejoindre leur frère venu travailler pour quelques mois.

Le lendemain, après un petit déjeuner noodle soup, c'est le moment des adieux. Nous sommes heureux d'avoir partagé ces moments avec eux, cela nous a redonné de l'énergie positive. Nous décidons tout de même de rester une journée de plus, pour se préparer à reprendre la route. 

 

●      Sur la route d’Angkor

Il est maintenant temps pour nous de reprendre les bécanes et de rejoindre Siem Reap. Il nous faudra 7 jours pour y arriver, car outre le fait que nous n'aimons toujours pas les grands axes, ils sont ici particulièrement désagréables et dangereux, alors nous avons décidé de prendre les routes intermédiaires. Nous n'avons pas trouvé de quoi réparer la roue de Nicolas, il faudra donc qu'il soit attentif à l'évolution de la situation.

Nous retraversons le Mékong en ferry pour le longer pendant un peu plus d’une journée. La piste est belle, large et damée, mieux que la “route” de la frontière. Ensuite, nous lui disons au revoir pour de bon. Merci pour tout ce que tu nous a apporté 😉 On se choppe une belle côte pour rentrer dans les terres et nous nous dirigeons vers Kampong Thmar.

Le Mékong est là, juste derrière ;-)

Nous avons décidé de prendre la route 66, bien connue des cyclos. Il s'agit en fait de l'ancienne route ayant servi à acheminer les pierres pour la constitution d'Angkor Wat. Il paraît que l'on peut encore voir certains ponts de l'époque sur le tracé. Mais cette route est aussi au stade de ruine. Nous sommes en contact avec un cyclo passé quelques jours plutôt pour savoir si cela est praticable en étant chargé, et avec maintenant 4 rayons en moins pour Nicolas. Ah oui, au passage j'ai eu la première crevaison. Nick nous dit que les premiers 20 Km pour rejoindre Ta Seng sont compliqués, mais qu'après il a poussé sur seulement 7Km, car il y avait du sable. Nous décidons de ne pas aller jusqu'à Rovieng sur la grand route, mais de nous arrêter dans un temple pour la nuit avant une bifurcation qui nous permettra d'arriver à Ta Seng par le Sud et ainsi éviter une partie compliquée.

Nous faisons une très belle rencontre dans ce temple. Le moine en chef discute avec nous, et au matin, il nous invite à assister à la cérémonie. Les fidèles sont là et pendant que les moines mangent des prières sont récitées, le moine en chef prend la parole et nous présente. C'est un joli moment auquel nous assistons sans bruit. Ensuite, lorsque les moines ont fini de manger, ils s'en vont et les fidèles mangent les restes. Étant donné que chaque personne apporte plusieurs plats et fruits, les restes sont conséquents et ils les partagent avec nous.

Nous partons maintenant pour Ta Seng, mais avant, nous ajoutons le super moine sur Facebook pour rester en contact ☺️

Une fois arrivés au village/ville, nous allons demander refuge au temple comme à notre habitude maintenant. Il y a souvent une route qui traverse les temples, mais ici il y a beaucoup de passage. On nous demande donc de loger dans l'école/cuisine avec les mamys insomniaques chargées de l'intendance, il fait très chaud, la nuit s'annonce compliquée !

Notre chambre partagée pour cette nuit.

Petit déjeuner au marché, ensuite visite du temple Preah Khan perdu dans la jungle. Nous sommes les seuls, nous en profitons pour jouer à Indiana Jones. C'est sympa, mais il ne faut pas perdre de vue que nous devons encore emprunter la route 66 dans sa partie la plus difficile, 30Km dans la forêt, sans âme qui vive. On s'y prépare en emmenant 8L d'eau avec nous et quelques biscuits.

On roule un peu, mais très vite, cela devient sablonneux/poussiéreux, on pousse… on pousse très longtemps… ⅔ du chemin à peu près sous un soleil de plomb. On doute même un instant de pouvoir s’en sortir avant la nuit. Mais ne peut pas se le permettre, trop dangereux par cette chaleur et avec ces feux…

Les ressentis diffèrent pour chacun et ce que l'on retient de ces moments que l'on dépasse c’est qu'ils nous font grandir, que l'on continue à aller de l'avant. Ça a été dur, il a fait chaud, il a fait soif, il a fait faim, mais on l'a fait ! Au soleil couchant, quand nous arrivons au village de Khvav, un homme accepte que nous installions notre moustiquaire sous sa maison et que nous prenions une douche… Le paradis ☺️ Nous nous endormons rapidement, épuisé par cette journée riche d'émotions. Encore une fois, qu'est-ce que c'était beau…

La barre des 5000 Km est franchie.

Le lendemain nous partons visiter le temple de Beng Mealea, lui aussi perdu dans la jungle. Nous sommes maintenant proche de Siem Reap et donc un peu moins seul pour la visite, mais cela vaut la peine. Il fait très chaud depuis ces derniers jours, nous décidons de rouler jusqu'à un nouveau temple pour y passer la nuit.

 

●     Les temples d'Angkor

La route jusqu'à Siem Reap n'est plus très longue. Nous en profitons pour faire une petite recherche de logements avant d'arriver. A notre arrivée, nous repérons un petit resto faisons des nems frais, des papayas salads qui arrachent et des nouilles froides… Une tuerie !

Bon, allez, on commence le parcours logements. Malheureusement, les auberges et petits hôtels repérés sont complets ou bien défraîchis (pour rester correcte). Alors, s'il faut y mettre le prix, autant se mettre bien. Nous réservons via Booking une chambre dans un hôtel avec piscine. A notre arrivée, la réceptionniste trouve notre réservation, mais ne peut malheureusement pas nous donner la chambre, car il y a une infiltration d'eau. Ils ont oublier de la retirer du site Internet. Ils peuvent cependant nous proposer une autre chambre à lits jumeaux. Nicolas va voir, peu convaincu, il me demande une visite de contrôle. Déception totale, la chambre ressemble à ce que nous pouvons trouver sur le bord des grands routes et la piscine est enfermée dans une cour moyennement sympathique. On demande à annuler notre réservation. Comme l’erreur vient d'eux, ils acceptent, reste à espérer que Booking ne prélève pas sur notre carte.

On repart, un peu dépités et fatigués. Du coup, le premier hôte de la liste aura raison de nous. C'est un peu cher, mais il y a piscine et petit déjeuner. On s'installe ! Le soir venu, nous allons manger à quelques pas de chez nous un buffet BBQ. L'assiette pleine je retourne m'asseoir et entend alors une petite voix qui semble m'appeler. Je dois me tromper, qui puis-je bien connaître ici au Cambodge. “Aurélie”, je me retourne et qui vois-je? Yaline ! Elia et Sarah, quelle bonne surprise 😃. Ils viennent d'arriver à Siem Reap également et sont avec d'autres membres de leur famille. Nous sommes super heureux de les retrouver. Ils ont prévus des journées de visite avec guide, mais nous convenons d'un moment pour nous retrouver. Nous avons choisi de prendre le pass de 3 jours. Le premier jour, nous allons chercher nos billets très tôt pour pouvoir profiter des moments les plus calmes et les moins chauds. Nous devons être présents tous les deux, car nous avons notre photo sur le ticket que nous devons montrer à chaque entrée sur le site et devant les temples. Nous ferons les visites à vélo, car le site est très étendu et ce sera plus facile de se déplacer.

Le premier jour, nous allons voir, le Preah Khan, très sympathique, puis le Neak Pean, pas mémorable. C'étaient les temples les plus lointain. Nous revenons vers Ta Keo et allons voir Thommanon et Chau Say Tevoda sur le chemin. Il fait chaud et nous décidons de manger face au Ta Keo plutôt que d'en tenter l'ascension. La piscine nous appelle, un dernier pour la route, nous montons au sommet de Phnom Bakheng, où nous pouvons avoir une belle vue au coucher du soleil sur Angkor Wat, mais le site est en travaux, c’est un peu décevant. On rentre…

Le deuxième jour, nous commençons à l'ouverture par Banteay Kdei, peu visité, mais qui est un de mes préférés. Nous déjeunons devant Srah Srang, bassin qui se trouve de l’autre côté de la route. Puis nous allons visiter Ta Prohm, qui est le temple mythique de Tomb Raider. Il y a beaucoup de monde, on se perd un peu, mais c’est très chouette quand même. Cela prend tout de même beaucoup d'énergie, mais nous voulons garder le meilleur pour la fin demain, donc nous allons visiter la Terrasse des Éléphants et la Terrasse du Roi Lépreux, avant de terminer par Baphuon où des singes se donnent en spectacle dans le bassin. Le programme de la journée est complet, on rentre… direction la piscine 😄

Au troisième jour, il faut se lever tôt, encore plus tôt que les autres jours pour pouvoir aller contempler le lever du soleil sur Angkor Wat. Nous ne sommes pas seuls mais nous trouvons un petit angle sympa pour profiter du moment. Une fois le spectacle terminé, la plupart des touristes retournent au centre ville pour prendre leur petit déjeuner ou mangent leur plateau repas préparé par leur hôtel, sans prendre garde à l'attaque des singes. Heureusement, nous étions plus sobres et efficaces, une dernière bouchée pour avaler le reste de banane et il n’y paraît plus. Nos voisins chinois eux ont eu moins de chance, les singes ont tout chipé ! C'est qu'ils sont habiles (les singes, pas les chinois évidemment 😄).

Nous commençons notre visite d'Angkor Wat, les premières galeries, les statues de Bouddha, puis nous montons vers les étages supérieurs, nous montons les escaliers raides de la tour centrale pour accéder au paradis ☺️ Nous avons une belle vue sur le site et la jungle environnante. Puis nous redescendons pour faire le tour des bas-reliefs. Ils sont nombreux et magnifiques, certains se sont polis au travers des ages par les caresses superstitieuses.

C'est vers midi que nous quittons le site qui est maintenant bien rempli pour nous diriger ensuite vers le Bayon, le temple avec tous les visages. En fait, ça rend presque mieux de loin, même s'il est amusant de jouer avec les perspectives.

Le soir venu, nous retrouvons la famille Fabre. Ilane et Yaline profitent de notre piscine, puis nous prenons un petit apéro jus à leur hôtel avant d'aller restaurant. pas facile d'en trouver un qui accepte de tous nous accueillir, il faut dire que nous sommes 11, car les tantes et oncles sont aussi présents. Le lendemain, nous partirons pour Battambang. Si la petite famille part en car, les oncles et tantes feront le trajet en bateau comme nous.

 

●     Bateau sur le Tonlé Sap et villages flottants

Nous avons organisé un transfert, et bien prévenu que nous voyage à vélo. Lorsqu'ils arrivent pour nous prendre c'est en fait en petit bus et il n'y a pas de place pour mettre nos affaires. nous avions déjà entendu dire qu'ils faisaient plus de réservations qu'il y avait de places disponibles. Du coup, nous avons un peu peur pour nos vélos. L'organisateur nous explique que nous devons d'abord aller chercher d'autres touristes, et qu'ensuite nous pourrons installer les vélos, il nous propose alors de le suivre à vélo et lui en tuktuk. Nous allons chercher deux couple de touristes dans deux hôtels différents ensuite il nous amène proche du marché de Siem Reap. Nous devons attendre là-bas que tout le ait été pris à son hôtel. Nous sommes maintenant de plus en plus à attendre l'arrivée du bus. Lorsque celui-ci arrive enfin il est déjà quasi bondé. Nous mettons nos sacoches à l'intérieur et on nous demande de laisser nos vélos sur place, un pick-up va venir les prendre avec les derniers touristes. c'est une question de confiance, nous montons dans le bus on verra bien. Arrivés à l'embarcadère tout le monde s'empresse pour monter sur le bateau, nous attendons l'arrivée de nos vélo. Les voilà enfin, nous nous débrouillons pour tout amener sur le bateau, comme il y a effectivement beaucoup trop de monde nous ferons le voyage sur le toit. Le lac en lui-même n'a rien de très attrayant, mais lorsque nous remontons le fleuve, les villages flottants se multiplient. On y trouve de tout, maisons, magasins, école, administration, tout y est. Il y a même une fête de mariage en préparation. En passant, le bateau fait beaucoup de romoux, il faut que tout le monde soit bien accroché chez soi. En même temps, ils ont l'habitude, il faut dire que les enfants gèrent un bateau dès leur plus jeune âge. Finalement, nous sommes plutôt bien installés sur le toit du bateau pour pouvoir observer tout cela.

Etant en saison sèche pour le moment, il n'y a pas assez d'eau pour que nous puissions arriver jusqu'à Battambang. A peu près 25 km avant d'arriver à la ville, nous devons descendre de bateau et monter dans des 4x4. Les organisateurs ont décidé que seules 3 voitures achemineraint l'ensemble des voyageurs. C'est bien sûr trop peu, mais nous n'avons pas le choix, il faut se serrer. Les vélos sont finalement hissés sur le toit d'un 4x4, alors que certains passagers n’ont pas encore trouvé où s'assoir, ni où déposer leurs sacs. Finalement, Nicolas partira à l'arrière d'un pick-up où 17 personnes s'entassent et je me trouve une place à l'avant du 4x4 entre le chauffeur et un touriste russe. les oncles et tantes de la famille Fabre sont toujours avec nous. Même si les vélos prennent cher là-haut sur le toit, nous sommes heureux de ne pas faire ce trajet en roulant car la piste est très mauvaise au début. A 1 km de notre point d'arrivée, c'est la crevaison. Heureusement nous étions devant la voiture de Nicolas, je parviens donc à lui faire signe que nous sommes à l'arrêt. Pour nous, ce sera finalement assez simple car il nous suffit de tout raccrocher sur les vélos et de partir vers l'hôtel que nous avions repéré. Heureusement, un taxi que Sarah avait réservé viens rechercher l'oncle et la tante, l'autre couple étant dans le pick-up dans lequel Nicolas était installé, ils se rendent jusqu'au point d'arrivée. Il reste de la place dans l'hôtel que nous avions repéré et un couple qui était avec nous sur le bateau y loge, ils nous disent que la chambre est bien, on prend !

 

●     Battambang

Nous avons décidé de nous reposer un peu à Battambang, et donc nous n’avons pas prévu de visite. Nous avons seulement décider d'aller voir la sortie des chauves-souris au coucher du soleil et un spectacle de cirque. Et une lessive est au programme, nous nous y rendrons au matin, et comme je ne suis pas encore bien réveillée, je dérape et tombe du trottoir. Le gérant est très inquiet, mais je le rassure. Nous trouvons des restos marmites de rue au poulet grillé délicieux. Les bases sont là, on peut prendre le temps. Quand nous revenons chercher notre linge, le patron nous l'offre en compensation de ma chute. C'est juste que j’avais toujours un œil dans le coussin, il n’est pas responsable, mais il insiste… Merci monsieur, le linge sent bon et il est plié, il nous offre une bouteille d'eau, on achète quand même un chips.

On essaie de se trouver des endroits paisibles pour bosser un peu, il faut bien que les billets de blog s'écrivent et que les vidéos se fassent, on a bien compris votre impatience 😉🤭. Le soir, nous nous rendons à la grotte en tuktuk avec deux autres filles de l'hôtel. On trouve le bon spot pour avoir à la fois les chauves-souris et le coucher du soleil ! D'un coup, elles commencent à sortir et suivent toutes le même chemin. C'est assez impressionnant, comme si cela n'avait pas de fin ! Nous n’avions jamais rien vu de tel.

Le soir suivant, nous allons voir un spectacle du Phare Ponleu Selpak Circus. Nous y retrouvons la famille Fabre au complet. Le show est très sympathique, cela nous change un peu de notre routine quotidienne…

Pour notre dernière soirée, nous passons à l'hôtel de notre famille de voyage. Nicolas passe un bon moment dans l'eau, entre water-polo et jeu de balles. Puis nous allons manger au centre ville. Je monte dans le tuktuk avec Cédric, Sarah, Elia et Yaline tandis que Ilane enfourche Victor. Nous profitons de ce petit repas tous ensemble pour faire un appel à Julie et Tom rentrés à Lille.

Vient à nouveau le moment des adieux. Nous reprenons la route le lendemain et eux restent quelques jours de plus pour passer la frontière lundi, nous devrions y être dimanche.

 

●     Vers la Thaïlande

Deux jours devraient nous suffit pour passer la frontière. Nous ne voulons pas prendre la 5 qui est une grand route assez dangereuse, nous couperons au court sans passer par Sisophon. Au premier jour, la route est sympathique, elle se transforme en piste au bout du compte, mais ça va. Nous ne trouvons pas de temple, nous décidons donc de nous arrêter à l'arrière d'un bâtiment du Cambodian people party, où nous aurons accès à un point d'eau. Le bâtiment se situe à côté d'une école. Au départ, seules quelques jeunes filles viennent nous dire bonjour, un peu gênées. Nicolas va se laver au bac, ensuite vient mon tour. Alors que les jeunes filles avaient été rappelées à l'école avant que Nicolas revienne, c’est toute l'école qui est là lorsque je ressors en pyjama. Niveau discrétion, c'est raté. Ils nous observent mais ne nous parlent pas et ont peut quand on s'approche. Nous voir boire à nos gourdes les fait beaucoup rire. Finalement, un adulte les rappellent à l'ordre au village. Nous commençons donc à nous faire à manger, quand des hommes arrivent. Ils nous ouvrent le bâtiment pour qu'on mange à table, puis nous proposent de dormir à l’intérieur. Vu le nombre de petites et grosses bêtes qui traînent par là, c’est plutôt une bonne idée. Un des hommes dort avec nous, avant de se coucher, il met un match de boxe thaï à la TV. Le lendemain, nous plions bagages, il ne faut pas trainer, une réunion est en préparation et nous ne voulons pas passer la frontière trop tard.

Nous avons quelques passages qui secouent bien sur des pistes en transformation. Nous sommes à quelques Km de la route principale qui doit nous emmener en Thaïlande, quand nous apercevons une fête. Certaines personnes nous font signe de venir, c’est une expérience que nous n'avons pas encore eue pourquoi pas. En plus, on approche de midi et il fait chaud !

Bon, sans rentrer dans les détails (parce qu'on ne se souvient plus très bien), il s'agissait d'un baptême, nous avons mangé et trinqué avec à peu près tous les invités, nous avons dansé, Nicolas n'était pas très bien au final, on nous a emmené à un karaoké de l'autre côté de la rue, puis on nous a fait retraverser pour à nouveau manger, Nicolas a dit stop, Daniel nous a emmené chez lui, on a vu les hamacs, on s'est couché, on a quasi dormi jusqu'au lendemain non stop.

Le lendemain, ça va mieux, du coup notre hôte nous fait visiter sa propriété où il fait construire des salles pour karaoké, une scène pour les mariages et un jardin des fleurs. C'est en travaux mais cela devrait avancer rapidement. Il nous invite ensuite pour le petit déjeuner au village. Il nous raconte alors son histoire qui nous a beaucoup émue. Il était enfant lorsque la période des Khmers rouges débuta. Son père alors directeur de l’école a été emprisonné et tué. Il a dû travailler dans une sorte de camp où chaque jour, un de ses amis finissait par disparaître. Une fois ado, il a pu passer la frontière thaï avec ses frères et sœurs. Ils sont restés deux ans dans un camp de réfugiés avant d'obtenir des visas pour les États-Unis. Il vit maintenant en Californie, il y a fondé une famille et maintenant il revient au moins une fois par an au Cambodge dans son village pour essayer d'y apporter du positif.

Daniel, une des belles rencontres du Cambodge.

Nous passons la frontière un jour plus tard que prévu, mais rien ne presse, le voyage à vélo est fait de ça aussi et c'est ce qui nous plaît. Nous reprenons la route avant les trop fortes chaleurs, heureux de cette belle rencontre. Il nous reste moins de 30 km, on essaie de dépenser les derniers riels en jus de canne à sucre.

Arrivés au poste frontière, on gare les vélos et on fait la file. Des hommes essaient de nous vendre un accès rapide, mais nous refusons, ça ne prendra pas tant de temps que ça, et puis, nous ne sommes pas pressés. On ne nous demande rien, tout est ok, on peut aller côté thaïlandais. Nous remplissons le formulaire, nous avons déjà nos visas, donc rien de bien compliqué. On doit passer par différents portiques et escaliers, comme on a les vélos, on nous fait passer par la route, et un douanier prend en charge nos passeports (on espère qu'il va revenir). On nous met les tampons et hop, c'est bon, on peut repartir pour se trouver un petit motel.

Ah oui, note importante, on roule à gauche !!!